Mathias Cazin
Né en 1986 à Paris, j’ai grandi à Marsannay-la-Côte, en Côte d’Or, avant de retourner à Paris pour des études à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (terminées en 2009), puis de commencer à m’investir dans l’humanitaire.
Tout a commencé à l’été 2008, entre mes deux années de Master. Je suis parti avec l’association Crayons de Soleil au Burkina Faso pour la construction d’une école en brousse, à Tensobtenga, répondant à une demande de la population locale. L’expérience a été extrêmement enrichissante et j’y suis donc retourné l’année suivante (après un stage de fin d’études au Centre de Crises du Ministère des Affaires Etrangères), avec la même structure, mais cette fois sur un nouveau projet à quelques kilomètres de là : Kaboultenga.
Ces deux missions courtes m’ont permis de faire partie de la toute première mission du Service Civique qui a eu lieu en Haïti, juste après le séisme de 2010. Avec 10 autres volontaires, nous sommes partis un peu plus de six mois pour une mission de soutien à quelques écoles des alentours de Port-au-Prince. Née d’un accord entre les Présidents Sarkozy et Préval, cette mission s’est vite avérée avoir été très mal planifiée et nous nous sommes assez vite sentis inutiles dans un contexte où nous aurions pu faire infiniment plus. Cette situation a été tellement pesante que nous étions tous extrêmement mal à l’aise et au bord de la dépression, à tel point que nous n’attendions qu’une chose : notre départ.
A mon retour, j’ai été accepté chez Solidarités International, en 2011. Ils m’ont dit qu’ils me donneraient une mission dès qu’un poste correspondant à mon profil se libérerait, ce qui serait rapide. Je ne précisai alors qu’une chose : je désirais ne pas retourner en Haïti… Quinze jours après cet entretien, ils m’appelaient pour me dire qu’ils avaient une mission pour moi… En Haïti ! Ils précisaient bien qu’ils savaient que j’avais demandé à ne pas y retourner mais qu’il fallait pour ce poste presque 100% au contact de la population d’un bidonville quelqu’un parlant créole et qu’ils n’avaient que moi répondant à ce critère à ce moment-là. J’ai donc accepté en ayant peur de faire une erreur monumentale. Finalement, cette mission a été extrêmement intéressante, difficile mais très prenante et cette fois je redoutais de devoir partir. J’aimais Haïti.
J’ai dû partir comme tout le monde et je me suis installé à mon retour en Auvergne, à Saint-Didier-sur-Doulon, un petit village où toute ma famille vient depuis des décennies. J’avais besoin de calme et de réfléchir à ce que j’allais faire ensuite. J’ai alors décidé de créer ma propre structure. Quelque chose qui me permettrai de continuer à voyager (je suis aussi passé en Palestine, en Jordanie, en Turquie…), de découvrir d’autres cultures et de m’impliquer pour certaines communautés. J’ai fait des petits boulots à droite à gauche en élaborant lentement le projet Zetwal, en choisissant le statut d’entreprise, des principes à respecter dans mon travail et surtout, par où commencer. Le choix s’imposait de lui-même : le village de Noailles que j’avais découvert lors de mon service civique en 2010 ! J’y suis donc retourné en juin 2014 et ai organisé ma première exposition à mon retour, à Saint-Didier-sur-Doulon, afin de tester mon projet. La belle réussite de cet été a été suivie de l’enregistrement de Zetwal à la Chambre de Commerce et d’Industrie fin septembre 2014. Le projet Zetwal était lancé !

Mathias Cazin – Noailles – Haïti – 2014